Si vous ne pouvez pas aller au théâtre ce soir, pas de panique… Le théâtre est aussi là, tout près, juste à côté. Ouvrez les yeux, la pièce va commencer !

"La vie est une pièce de théâtre: ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée."

Sénèque
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''Un artiste n'est pas un ouvier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion.''

Bartabas
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« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».

Victor Hugo, extrait de Faits et croyances
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« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »

William Shakespeare, extrait de Comme il vous plaira

mardi 2 décembre 2008

"1984" (de Mathias Simons), critique: l'effet miroir par Bérangère Forro


1984 est une pièce mise en scène par Mathias Simons. Il s’est inspiré de 1984, le livre de George Orwell, pour monter ce projet. Ce dernier avait également été joué en France par le Groupe 92.
Cette adaptation reste très fidèle au roman. C’est d’ailleurs assez surprenant quand on a lu le livre parce que les phrases qui nous ont marquées durant la lecture nous marquent aussi pendant la pièce, les dialogues sont en effet quasiment identiques.
Le metteur en scène a pris soin de nous plonger dans une ambiance intrigante, parfois effrayante par ce qu’on entend et ce qu’on voit : de véritables films réalisés pour l’occasion sont projetés sur des écrans géants. Ils établissent ainsi un lien entre le réel (les comédiens) et le virtuel (la caméra) et constituent des acteurs à part entière.
Et puis, il y a ces « télécrans » des écrans télés qui parlent, voient les personnes qui se tiennent devant, les analysent et leur donnent des ordres. Les habitants d’Océania doivent notamment, 2 minutes par jour exercer leur haine contre une photo d’Emmanuel Goldstein, l’ennemi juré du fameux Big Brother (voir photo), leur chef. Il est impossible d’éteindre les télécrans car si les habitants ont la possibilité de les éteindre, ils auront l’occasion de penser et donc d’agir et il faut éviter ça à tout prix car ça pourrait conduire à une révolution !

L’autre réussite du spectacle est le choix de l’acteur principal, Sébastien Jeannerot, qui incarne Winston Smith. Il est en effet très agréable de l’écouter parler, d’être attentif et donc de s’identifier plus facilement à ce personnage broyé de liberté, trahi et violemment rééduqué.

En sortant de la salle, on regarde le monde autrement. Il y a une sorte de malaise en nous. On se regarde et on regarde autrement. Non seulement les gens, mais les rues, les pubs, les écrans. On se sent épié.

Sommes-nous, nous aussi, victimes de ces « télécrans » qui nous analysent sans cesse ?
Le monde dans lequel nous vivons n’est-il pas entrain de s’uniformiser comme celui d’Océania, le monde dans lequel Winston Smith vit ?
Bien évidemment, on ne sort pas en sueur de la salle ni victime de la paranoïa. Mais cette pièce pose certaines questions et nous invite à être plus vigilants.

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