Si vous ne pouvez pas aller au théâtre ce soir, pas de panique… Le théâtre est aussi là, tout près, juste à côté. Ouvrez les yeux, la pièce va commencer !

"La vie est une pièce de théâtre: ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée."

Sénèque
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''Un artiste n'est pas un ouvier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion.''

Bartabas
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« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».

Victor Hugo, extrait de Faits et croyances
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« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »

William Shakespeare, extrait de Comme il vous plaira

samedi 14 octobre 2006

"Display Copy Only" Joanne Leighton- Laétitia


Display Copy Only est un spectacle de danse contemporaine réalisé par Joanne Leighton.
Cette Chorégraphe nous présente un travail plutôt perturbant dans le ses où il parait à premier abord brouillon et sans thématique spécifique.
Néanmoins en creusant plus en profondeur, on réalise que la chorégraphe a voulu, au travers de sa troupe « Velvet », monter une espèce de
parodie sérieuse de la danse contemporaine.
Elle a utilisé pour arriver à ses fins, le matériel d’autres chorégraphes, architectes, designers et vidéastes. Pour ce qui est des costumes, ils sont d’abord extrêmement simple : tenue « d’échauffement »,t-shirt, training. Par après, un costume « à la Elvis » !
Pour ce qui est de la mise en scène, elle reste assez épurée du début à la fin. Néanmoins, une interaction avec le public a tout de même été mise en place vers le milieu du spectacle. Celle-ci avait pour but de se moquer de la danse contemporaine en prenant comme cible les chorégraphes qui donnent les instructions difficiles à suivre…


Finalement, J.Leighton dénonce le snobisme de la danse contemporaine, le coté « tu ne peux pas comprendre », la notion de déjà vu, en mettant en place une sorte de mise à distance ironique qui nous a bien décontenancés!

jeudi 14 septembre 2006

"FAUST" Eimuntas Nekrosius- "Quand Nekrosius nous envoûte…"- A.Pirard



Mercredi 14 novembre, 20 heures, la foule commence à rentrer dans le Théâtre de la Place pour aller voir un spectacle intitulé « FAUST ». A priori une pièce basée sur une histoire écrite au 18ème siècle, dont le langage est le lituanien surtitré français et dont la durée dépasse les 4 heures, ne semble pas approprié pour passer un mercredi soir agréable et distrayant. Et pourtant, ce spectacle fut le plus intéressant et le plus touchant de ceux du début de saison 07/08…


Tout d’abord, la
mise en scène s’est avérée très réussie et très efficace. L’atmosphère qui régnait sur scène était presque envoûtante. Le metteur en scène arrive à plonger d’entrée de jeu le spectateur dans un monde à part et ce, en nous en donnant une vision épatante du récit écrit 2 siècle plus tôt par Goethe… En effet, cet univers créé par Nekrosius n’est pas là pour nous éblouir mais plutôt pour nous transporter. Mais comment ? Les moyens utilisés ne sont pas trop nombreux, tout est à sa bonne place. Les jeux de lumières qui sont assez chaudes et simples sont finement pensés. Le décor est constitué d’éléments ayant chacun une signification particulière. En ce qui concerne la mise en scène, les différentes parties de la pièce se suivent avec une telle cohérence qu’on se demande comment un seul homme a pu créer tout cela (le moment où Faust meurt et où les cordes s’agitent en représentant les palpitations de son cœur est assez incroyable d’ingéniosité). La musique aussi contribue à donner un cachet à cette pièce en suscitant une émotion souvent proche de la tristesse mais aussi, par moments, en nous hypnotisant, en nous faisant ressentir la gamme des affects puissants agitant les personnages , en nous touchant…


Mais la mise en scène n’est pas le seul facteur de la réussite de cette pièce, le jeu des acteurs ainsi que la langue parlée contribue à lui donner un cachet. Le lituanien se prête bien à l’univers poétique, ce qui tend à renforcer les émotions qu’on peut ressentir. Le jeu tantôt classique tantôt burlesque peut nous faire rire par moments mais, surtout, nous plonge dans l’univers original de Nekrosius.


Pour finir, le seul reproche qu’on pourrait dire et qui n’en est pas vraiment un : la difficulté à comprendre la pièce, à suivre les dialogues… Le fait que la pièce soit sur titrée ne facilite pas la compréhension des sujets abordés. Néanmoins, les textes permettent plus au spectateur de rentrer dans cette pièce et de trouver d’autres thèmes plus symboliques (la tentation, la quête du plaisir, la recherche, etc…), de même qu’elle permet à cette pièce d’avoir un cachet.


En conclusion, cette pièce est une réussite et ce, grâce à la
mise en scène vraiment bluffante tant par l’émotion qu’elle procure que par la symbolique qui en ressort et les techniques utilisées… Même si la pièce dure trois heures, on ne s’ennuie et ne s’endort jamais car les entractes sont intelligemment disposés pour nous faire respirer. Après « Blood and Guts » qui faisait dans le grand… n’importe quoi, « FAUST » réussit donc à captiver le spectateur par sa simplicité et son envoûtante mise en scène. Bien joué monsieur
Nekrosius...