Si vous ne pouvez pas aller au théâtre ce soir, pas de panique… Le théâtre est aussi là, tout près, juste à côté. Ouvrez les yeux, la pièce va commencer !

"La vie est une pièce de théâtre: ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée."

Sénèque
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''Un artiste n'est pas un ouvier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion.''

Bartabas
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« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».

Victor Hugo, extrait de Faits et croyances
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« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »

William Shakespeare, extrait de Comme il vous plaira

jeudi 28 janvier 2010

On aime:"to the ones I love"


On aime : « to the ones I love » !

Ouf, enfin un spectacle de danse contemporaine que j’ai aimé et c’est arrivé avant la fin de l’année… « To the ones I love » est un spectacle de danse pur où on peut simplement admirer la performance réalisée par les danseurs. Ceux-ci dansent avec une légèreté inimaginable sur des musiques de Jean-Sébastien Bach.

Ce spectacle est agréable car les musiques de Bach sont toutes remplies d’une joie frivole et cela illumine la soirée. Il est très rare pour les jeunes d’aujourd’hui d’écouter de la musique classique et « to the ones I love » arrive à marier modernité et musique classique. La musique de Bach installe un effet V car le spectateur se demande pourquoi elle est utilisée pour une représentation de danse du 21e siècle !

Un bon point est accordé à ce spectacle pour les lumières. Les jeux de lumières arrivent à transporter le spectateur et à lui faire partager les ambiances. Les couleurs sont indispensables à « to the ones I love » car le spectacle est construit selon des tableaux de couleurs. Les « performers » changent de costumes avec les changements de lumières ce qui donne une dynamique très intéressante.

Durant les représentations, le spectateur assiste à un spectacle interprété uniquement par des personnes de couleur. Cette idée de mettre en valeur des minorités est intelligente car dans notre Liège natale, trop de ségrégation séparent encore trop la population. « To the ones love » permet de faire un trait d’union entre l’Europe avec les musiques de Bach et l’Afrique avec ces danseurs.

Un défaut que l’on peut imputer à ce spectacle est de tout miser sur l’esthétique. Vous allez dire qu’il n’y a rien de mal à avoir des décors soignés, des lumières somptueuses mais avec ce spectacle le vice de la beauté va même jusqu’aux danseurs. Le metteur en scène a d’ailleurs reconnu qu’il n’avait « caster » que des males noirs au corps athlétiques. Cette optique de la beauté absolue amène quelques effets secondaires tels que pour de nombreuses de femmes présentes, elles pouvaient se croire à un spectacle de chippendales ! Une dernière petite remarque peut être faite sur la qualité artistique de certains danseurs qui certes ont un physique avantageux mais qui ferait bien de parfaire leurs techniques. Et oui, on se fait toujours rattraper dans la vie…

En conclusion, il est indéniable que « to the ones I love » est un très bon spectacle, accessible à un large public. Mais attention, mesdames allez plus loin que la beauté exposée… Le spectacle permet de lier deux continents, abat des préjugés et c’est pour cela qu’il faut aller voir « to the ones I love » !

MASSET Benoit 6D

mercredi 27 janvier 2010

"To the ones I love" Thierry Smits - Black is Bach? - C.Delmotte



Sur scène : neuf danseurs d’origine africaine évoluant librement sur la musique de Jean-Sébastien Bach, figure emblématique du monde Occidental. Ces danseurs sont à la fois différents et les mêmes par leur couleur de peau. Métissés, du café clair brésilien au noir de noir africain en passant par toutes les nuances exposent la diversité humaine sous son apparente unité. La danse est donc teintée et influencée par les spécificités individuelles et culturelles des danseurs mais également par la musique de Jean-Sébastien Bach.


Le spectacle se joue du contraste entre ces deux continents: l'Afrique pour le visuel et l'Europe pour l'auditif. To The Ones I Love, interprété ce 27 janvier 2010 au cœur du Manège à Liège, est un hommage rendu à la beauté de la danse et du corps africain.


Thierry Smits, chorégraphe belge, ne s’attarde que sur la danse qu’en tant que danse et n’y apporte aucun élément dramatique susceptible de perturber le processus esthétique
Le chorégraphe évite toute dramaturgie théâtrale, pour se concentrer sur le potentiel plastique et architectural des mouvements corporels en renouant avec son envie de créer une danse à l’état pur. Les corps d’ébène façonnés par la danse contemporaine, n’ont ni oublié ni désappris les gestes ancestraux de leur pays d’origine.


Sur la musique baroque de Jean-Sébastien Bach, les mouvements sont éclatants de couleurs et d’énergie. La danse est une célébration des corps. La musique de Bach vient organiser les élans ou les rêveries des protagonistes.

On apprécie les parties lentes par l’exposition voluptueuse à la lumière. Restera, au cours d’une très longue tournée, à densifier les ensembles et à rendre certains duos ou trios plus expressifs. Cependant, cette heure de beauté et de joie de vivre a séduit totalement le public, liégeois, flamand et allemand, largement représenté dans ces « pays de danse » qui non seulement traverse les frontières mais se mêle des publics différents.


Cette création est une belle promesse pour nos yeux et nos oreilles. Elle est à voir et à savourer à l’instar du mélange de cultures sur scène…

jeudi 21 janvier 2010

Un beau lendemain


Un beau lendemain…

« Si demain vous déplaît » est le nouveau bijou du créateur et metteur en scène Armel Roussel. La pièce place au centre un adolescent en plein questionnement. Qu’est-ce que le bonheur ? La vie, l’amour, la mort ? Qu’est ce que le capitalisme ? Cette pièce révèle un théâtre jeune et revigorant qui chasse la morosité et ne laisse personne indifférent !

La pièce est construite en deux parties complètement différentes, comme les deux hémisphères cérébraux… Le spectacle nous procure une explosion de sens, dans un feu d’artifices mouvementé et décoiffant où les joutes orales se suivent et sont toutes plus pétillantes les unes que les autres. Le rire est assuré avec ce théâtre décalé et décapant.

Nous sommes face à une brochette de jeunes comédiens complètements survoltés et à l’énergie contagieuse. Nous sommes emmenés dans cette folie collective ou gravite une foule de personnages mêlant tendresse et utopie. La musique est acteur à part entière dans la deuxième partie grâce à la présence ingénieuse d’un DJ. Nous pourrons ajouter que la nudité est loin d’être un tabou !

Si demain vous déplaît est un pur concentré de théâtre libérateur d’émotions et de questionnements ! Nous ne pouvons qu’insister sur la coupure entre les deux parties de la pièce. La première est contemporaine car les règles y sont cassées mais elle donne un ressenti plus traditionnel. Nous sommes amenés à nous poser des questions tout comme le jeune acteur, mais ce sont les réponses amenées par les autres comédiens qui restent les plus intrigantes. La deuxième partie quant à elle, peut être comparée à la tête d’un adolescent où règne la folie des questions…

Pour certains, cette pièce tourne à la farce et à l’hystérie mais il est bon de perdre son sérieux de temps en temps et de nous laisser aller dans le délire voire la folie. D’autres regretteront le manque de lien entre les deux parties qui composent cette pièce mais le théâtre dit « d’auteur » ne sert-il pas à amener une réflexion du spectateur ? Et pour cela : « si demain vous déplaît » remplit complètement ses conditions.

En conclusion, « Si demain vous déplaît » est une pièce d’un genre nouveau où les règles sont brisées pour donner naissance à une représentation sublime et complètement déjantée. En un mot, un spectacle jeune et plein d’extravagance, pour le bonheur de tous !

MASSET Benoit 6d