Si vous ne pouvez pas aller au théâtre ce soir, pas de panique… Le théâtre est aussi là, tout près, juste à côté. Ouvrez les yeux, la pièce va commencer !

"La vie est une pièce de théâtre: ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée."

Sénèque
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''Un artiste n'est pas un ouvier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion.''

Bartabas
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« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».

Victor Hugo, extrait de Faits et croyances
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« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »

William Shakespeare, extrait de Comme il vous plaira

mercredi 14 novembre 2007

"Zelinda et Lindoro" Jean Claude Berutti - Zelinda et Lindoro vont faire des jaloux… - Cavaleri Cécile



Le théâtre de la place accueille la fameuse pièce de Goldoni, Zelinda et Lindoro, modernisée par Jean-Claude Berutti et Ginette Herry.

La mise en scène du premier est astucieuse, et mélange les genres. Ainsi, si les coulisses nous sont dévoilées et que les changements de décor se font sous nos yeux, comme dans le théâtre brechtien, le jeu des acteurs s’inspire de la célèbre Commedia dell’arte.
L’interprétation des comédiens est pleine de fraîcheur et d’humour, leur jeunesse et leur enthousiasme attisent l’intérêt.
Les nombreux éléments du décor, mobiles, se transforment sans cesse pour rendre compte des différents moments et lieux où se déroule l’action. Cette subtilité, parfois empreinte de poésie, est un autre des trésors de la pièce qui attirent l’attention
.

L’adaptation de Ginette Herry, quant à elle, est simple et claire. Les dialogues s’enchaînent et suivent les mouvements des acteurs. On comprend alors, tout en finesse, l’intemporalité du thème principal qui est le couple et ses problèmes. Les barrières qui se dressent devant l’amour, le mariage avec ses joies et ses difficultés, la jalousie… cela nous concernent tous.

C’est avec un sourire aux lèvres qu’on quitte la salle, charmé de l’innocence et de la candeur qui peuvent encore émaner d’un projet
collectif, dans notre monde de brutes.


jeudi 14 juin 2007

"BLOOD AND GUTS IN HIGH SCHOOL" Patricia Allio - « Blood » : Un gaspillage artistique - Fanny Rico Garcia

« Blood and guts in high school » est une pièce qui laissait planer le mystère. En effet, aucune information sur la mise en scène n’avait réussi à filtrer, ce qui laissait planer le suspens, mais surtout intriguait le spectateur. Mais dés les premiers instants, ce sentiment fit place à la déception. Il est vrai que si les moyens financiers étaient importants, l’utilisation qui en était faite était plus que scandaleuse. La mise en scène et les thèmes quant à eux étaient pauvres et banals.Nous avons pu constater que pour la réalisation de cette pièce, le budget était véritablement élevé. Malheureusement cet argent à été utilisé en effets techniques répétés. Le réalisateur a tenté d’épater le spectateur, ce qui a totalement échoué. Au lieu de voir une mise en scène de qualité, nous avons assisté à un gaspillage d’argent évident.Parmi ces différentes techniques, il y avait notamment : les jeux de lumières, qui variaient sans cesse avec violence, déstabilisant le spectateur au point de provoquer chez lui des maux de tête. Les effets sonores étaient également utilisés avec exagération. On ne peut les qualifier que de bruit car ils agressaient le public ce qui était fort désagréable et ne nous permettait pas d’entrer dans la pièce. Il est vrai qu’il est difficile de comprendre quelque chose lorsque nous avons nos mains collées aux oreilles. La plupart de ces effets techniques étaient inutiles. Vu le budget déployé, la mise en scène de « Blood » aurait pu être une véritable réussite si le réalisateur n’avait pas cherché à utiliser toutes les sortes d’éclairages et de son possible et inimaginable. Parfois la simplicité reste la formule la plus honnête.Le côté kaléidoscope de la pièce aurait pu être intéressant. Le chant, l’expression scénique, la fiction en temps réel étaient tous mélangés. Malheureusement ils ont été camouflés par un excès d’effets techniques.Encore une fois le thème le plus récurent était le sexe. Ce sujet était exploité de différentes manières, d’abord sous la forme de l’inceste puis sous la forme d’une drogue. Ici le sexe n’est vu que négativement, il entraîne des grossesses non désirées et avortements ou encore des maladies sexuellement transmissibles. Cela manquait d’un avis nuancé, ce qui tente à prouver que les thèmes n’ont pas été suffisamment développés. La drogue elle-même est critiquée, mais de la même manière que dans n’importe quel reportage ou article. Ce spectacle cherche aussi à dénoncer la société de consommation américaine, il s’en prend également au gouvernement du président Bush. Tous ces sujets sont des clichés d’aujourd’hui, et cette pièce ne nous a rien appris de nouveau. De plus, il est peu probable que choquer le spectateur soit le meilleur moyen de faire passer un message. Si cela était vrai, la télévision serait un art plus efficace que le théâtre.Le mystère n’était donc qu’une couverture utilisée pour cacher tous les défauts de mise en scène, ainsi que la pauvreté des thèmes. Il est certains que nous avons tous perdu notre soirée !Par Caroline TogniLe sang des rêves. Dans cette pièce Kathy Acker dénonce les problèmes actuels de notre société tels que l’abandon affectif, la drogue, le sexe, l’inceste et la violence.De prime abord, j’ai été désorientée par cette œuvre audacieuse et révolutionnaire: le langage artistique éclaté, la violence de la musique, et de l’éclairage étaient plutôt dérangeants.Par contre sa technique était très contemporaine: son recours au procédé brechtien où l’acteur ne se confond pas avec son personnage m’a permis de porter sur la pièce un regard plus objectif.Mais après un temps de réfection, le message de Kathy Acker m’a paru plus explicite.Elle nous invite à un voyage cathartique, une exploration onirique en nous envoyant une forte décharge émotionnelle destinée à extérioriser nos traumatismes refoulés.Si de prime abord cette pièce ne semble aborder que des thèmes grivois, il faut se méfier d’en faire une analyse trop réductrice et de la considérer comme une œuvre pornographique.Le message est nettement plus profond: c’est avant tout une quête d’amour. C’est pourquoi, il décrit de manière très violente notre société actuelle, où le libertinage, le sexe ont priorité sur la valeur de l’amour.L’auteur a donc largement conscience des carences affectives, des moralités défaillantes de notre société.Le “Sang des rêves” sollicite donc une participation importante du spectateur, qui le pousse à une réflexion profonde sur notre société et aussi à une quête des véritables valeurs sociales, familiales et surtout de l'amour

dimanche 14 janvier 2007

"Le diable abandonné - La meuse obscure "Patrick Corillon -Sonnez-le Corillon, le diable est arrivé ! - Audrey saenen


Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands