Si vous ne pouvez pas aller au théâtre ce soir, pas de panique… Le théâtre est aussi là, tout près, juste à côté. Ouvrez les yeux, la pièce va commencer !

"La vie est une pièce de théâtre: ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée."

Sénèque
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''Un artiste n'est pas un ouvier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion.''

Bartabas
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« Une pièce de théâtre, c’est quelqu’un. C’est une voix qui parle, c’est un esprit qui éclaire, c’est une conscience qui avertit ».

Victor Hugo, extrait de Faits et croyances
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« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. »

William Shakespeare, extrait de Comme il vous plaira

dimanche 14 janvier 2007

"Le diable abandonné - La meuse obscure "Patrick Corillon -Sonnez-le Corillon, le diable est arrivé ! - Audrey saenen


Au Théâtre de la Place s’est joué, du 21 novembre au 1er décembre, le premier tableau d’une pièce en trois parties de Patrick Corillon, diplômé de « l’Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris ». « Le diable abandonné : La Meuse obscure » a pour seuls participants une narratrice qui n’est autre que Dominique Roodthdooft et quelques marionnettes manipulées par le réalisateur, lui-même caché derrière un écran blanc sur lequel jeux d’ombres et de lumières se perdent. « Le diable abandonné » est avant tout un long voyage. Que ce soit par l’histoire qui conte la découverte du monde et la rencontre de nombre de gens du fils (personnage principal) ou par la mise en scène dans laquelle le public, plongé dans le noir, ne cesse de regarder un peu partout dans l’attente d’une lumière, d’abord à gauche puis à droite, au milieu, juste devant le premier rang, un peu plus loin,… C’est ce en quoi ce spectacle est rempli de suspens, l’assistance ne sait où diriger son attention. Sur ce panneau blanc qui représente le castelet du Théâtre de la Coquille, la salle n’a pas la moindre idée de ce qu’il va se passer. Dans l’histoire, dont l’intrigue parle des périples d’un jeune homme ayant fait un pari avec le diable pour récupérer le livre délavé qui lui permettra de retrouver tous les mots qu’il a perdu afin de conquérir la belle Elise, son âme sœur ; le spectateur se pose sans cesse des questions sur ce qui va arriver: « La corde va-t-elle se dénouer ? », « Va-t-il le frapper ?» et sur d’autres choses aussi telles que les jeux de mots, les anagrammes, … Anagrammes touchantes et surprenantes d’ailleurs, du mot « fils », on arrive au mot « filles » sans rajouter de lettres. C’est dans ces moments-là que quelques rires éclatent dans la salle, des rires émus, touchés par ce changement auquel le public ne s’attendait pas. Changements qui correspondent bien sûr à l’histoire, pendant que Dominique Roodthooft raconte les faits (derrière un panneau troué à hauteur de sa tête, de ses bras et d’une de ses jambes ; tenant son livre à bout de bras, ce dernier grandissant au fil de l’histoire, n’étant qu’un petit carnet sans aucune notation au tout début, il termine avec une grande et longue couverture de plus en plus significative et illustrative de l’action) Patrick Corillon agite ses marionnettes, fait tomber des panneaux, agite des lettres, … En conclusion, le metteur en scène a soigné cette pièce sans acteurs et le résultat est surprenant et attirant pour les petits et les grands